Jeudi 25 janvier 2018, l’institution Saint-Alyre, organisait conjointement avec l’association « coup de soleil » et l’ONACVG une opération pédagogique autour de la guerre d’Algérie et ses mémoires.
Plusieurs ateliers étaient proposés aux jeunes lycéens :
Les terminales rencontraient 4 témoins ou acteurs de la guerre d’Algérie. Rahim Rezigat (FLN), Saïd Merabti (fils de harkis), Michel Wilson (pied-noir) et Bernard Gerland (appelé du contingent) ont livré un témoignage précieux et poignant de leurs histoires personnelles et leurs souvenirs de cet événement majeur. Les élèves ont pu se rendre compte qu’histoire n’est pas mémoire…que chaque intervenant porte un fragment vécu différemment selon que l’on soit d’un côté ou de l’autre du fait historique. Qu’entre engagement volontaire ou imposé, les choix des uns ou des autres laissent des marques indélébiles et musèlent parfois longtemps la parole. C’est le retour de mémoire qui pousse aujourd’hui les témoins à libérer leur parole et apporter leur expérience paroxystique à nos jeunes élèves.
Une table ronde était ensuite organisée autour du « retour de mémoire » en littérature et l’objectif était de permettre aux élèves d’appréhender la façon avec laquelle l’œuvre littéraire s’empare du fait historique :
Bernard Gerland, auteur de « Ma guerre d’Algérie » a expliqué comment, après un mutisme de 35 années, l’écriture lui a permis d’exorciser son traumatisme de son « passé qui ne passe pas ». L’acte d’écriture devient salvateur et libère la parole.
Lila Lamrous, maitre de conférences en littérature contemporaine à l’ESPE, a ensuite livré un tour d’horizon efficace des auteurs ayant travaillé sur la guerre d’Algérie et ses conséquences depuis Rachid Boudjedra jusqu’à Alice Zeniter, récent prix Goncourt des lycéens, sans oublier la littérature jeunesse. Un moment de grande qualité.
Michel Wilson clôturait la séance en expliquant comment l’association « coup de soleil » portait la mémoire du conflit en promouvant livres, films et rencontres dans toute la région.
M. Moumen, docteur en histoire contemporaine donnait, dans l’après-midi, face au public lycéen très attentif, une conférence sur la guerre d’Algérie et ses multiples enjeux mémoriels.
La journée se terminait sur une seconde conférence de M. Moumen consacrée aux lieux de mémoires de ce conflit en France ; guerre qui ne porte pas de nom jusqu’en 1999 mais qui paradoxalement envahit l’espace public et le champ du politique…